les bars
On traînent dans les bars jusqu'au bout de la nuit pour repousser cette solitude qui nous étreint au moment de rentrer chez sois
On se reconnaît sans se connaître et d'ailleurs on ne veut pas
savoir qui est l'autre car son quotidien nous renvoie au notre si laid
Regarder l'autre c'est ce regarder.
Les neonts sont notre soleil et l'alcool est notre oxygène. Nous
avons besoin nous aussi de bouteille pour respirer votre air que nous
ne supportons plus. Ils nous en faut de fortes doses pour survivre à
votre monde et accepter le notre. Sans alcool notre soleil ne brille
pas et les langues restent liées et immobiles.
Nous n'avons pas de nom juste des surnom qui ne nous ressemblerai
pas dehors. Ici nous existons car celui que nous sommes n'existe pas
ailleurs. Quand le jour se lève nous laissons notre défroque virtuel
sur le zinc en guise de pourboire ! Nous achetons notre monde car sans
argent nous n'existons pas chez les mutants qui vivent ici. Le patron
nous appelle par nos billets Sans eux pas de sésame pour l'ivresse.
Prince d'un soir nous redevenons vers de terre.